Lettre Encyclique Fratelli Tutti

La théologienne colombienne Consuelo Vélez analyse la nouvelle encyclique comme un appel à voir le monde dans la perspective des pauvres, au niveau personnel, économique, politique et structurel.

Être un bon Samaritain, c’est assumer « un mode de vie au goût de l’Évangile » et cela reste un idéal louable mais un échec dans la pratique. Si nous tous, les chrétiens, vivions l’Évangile, notre monde ne connaîtrait pas tant d’injustices, et la dignité humaine de millions d’êtres humains ne serait pas piétinée, sans cesse et de tant de façons.

Le pape propose l’amitié sociale et la fraternité universelle, non pas comme de simples attitudes personnelles – nécessaires et indispensables – mais comme des attitudes politiques et structurelles pour transformer notre monde.

Le droit de certains à la liberté d’entreprise ou du marché ne peut être au-dessus du droit des peuples, de la dignité des pauvres, ni du respect de l’environnement.

Il dénonce les « formes populistes » et les « formes libérales » qui utilisent démagogiquement le peuple mais il défend la légitimité de la notion de peuple et dénonce les tentatives pour éliminer ce mot du langage. La démocratie est le gouvernement du peuple, c’est la capacité d’avoir un rêve collectif.

Il ne peut y avoir de voie efficace vers la fraternité universelle et la paix sociale sans une bonne politique, et celle-ci n’est pas une politique « pour » les pauvres mais « avec » les pauvres.